Fréquence
Environ 1 nouveau-né sur 10 000 présente une constellation génétique associée à l’OI (1–3), ce qui donne lieu à 300 à 400 personnes touchées en Suisse. Ce nombre peut être plus élevé dans des régions fermées avec un degré de consanguinité plus élevé. Les formes graves peuvent entraîner la mort peu après la naissance ou se présenter dans la petite enfance avec des fractures multiples sans accidents significatifs. Les formes légères ne peuvent se manifester qu’au début de l’âge adulte par une ostéoporose (1, 2, 4).
Génétique
Le collagène de type I est une protéine structurelle importante pour les os, les tendons, les ligaments, la peau et les sclérotiques. Les fibres de collagène de type I sont des fibres composées de multiples unités structurelles de molécules de tropocollagène, elles-mêmes composées de différentes molécules de protéines disposées en triple hélice (deux chaînes alpha-1 et une chaîne alpha-2). Dans la grande majorité des cas d’OI, des altérations génétiques sont présentes sur les gènes non déterminants du sexe, et plus précisément sur ceux qui sont dominants, c’est-à-dire prédominants dans la détermination de la manifestation et qui encodent la formation de ces molécules de fibres et sont par conséquent nommés COL1A1 respectivement COL1A2. Ils influencent la quantité ou la structure des types correspondants de chaînes alpha et ainsi directement des fibres de collagène de type I. Les gènes COL1A1 et COL1A2 ne sont normaux que dans environ 10% des cas d’OI (2, 4–6).
Ce plus petit groupe d’OI se base sur une multitude de défauts génétiques, dont la plupart concernent les gènes qui ne se manifestent pas de manière unique (défaut génique récessif) et affectent d’une part la «machinerie» cellulaire de traitement des composants des fibres de collagène après leur production avec des défauts d’assemblage, de maturation, de transport et de sécrétion, mais d’autre part rarement d’autres protéines impliquées dans la formation et le maintien d’un état d’équilibre d’assemblage et de désassemblage de l’os et du cartilage (1, 2, 4). La nature et l’étendue des manifestations des anomalies génétiques dépendent à la fois de la localisation exacte de l’altération du gène et du type de mutation, ce qui peut expliquer dans une large mesure l’énorme étendue du spectre des manifestations cliniques. De plus, il convient de noter dans ce contexte que les manifestations cliniques peuvent varier considérablement même en présence de défauts génétiques identiques, ce qui suggère que ce ne sont pas les mutations isolées seules, mais plutôt l’interaction d’une variété de composants impliqués dans la formation des tissus mous qui est d’une importance déterminante (2, 4).
En ce qui concerne l’hérédité de l’OI, il faut noter qu’en plus du mode d’hérédité classique dominant ou récessif, on peut également observer des schémas de transmission irréguliers dus à des mutations dans la lignée germinale respectivement des gonades avec le développement d’une mosaïque (1, 2, 12, 13). En cas d’hérédité dominante, le risque de récidive est de 50% à condition qu’un des parents présente des symptômes, en cas d’hérédité récessive de 25% et en cas de mosaïque dans les gonades de 5 à 10%. Le diagnostic génétique prénatal pose des problèmes éthiques considérables aux parents et aux médecins impliqués, d’autant plus que la relation entre le modèle héréditaire et la manifestation est insuffisante pour permettre un pronostic contraignant pour l’enfant individuel.